Evaluation des techniques d’appréciation de la pression de gonflage du ballonnet de la sonde d’intubation trachéale en anesthésie chez l’adulte.
Objectifs : Etablir des corrélations entre les méthodes
d’appréciation subjective utilisées lors du gonflage du
ballonnet et les valeurs retrouvées par le manomètre, dans
l’appréciation de la pression du gonflage du ballonnet
Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude
prospective, multicentrique, descriptive et analytique
menée du 1er Juin au 31 Octobre 2015 qui a inclus tous les
patients âgés de plus de 16 ans ayant bénéficié d’une
chirurgie sous anesthésie générale avec intubation de la
trachée. Le ballonnet des sondes d’intubation était gonflé
avec de l’air et la pression de gonflage appréciée de façon
subjective. La pression de gonflage du ballonnet de la
sonde d’intubation était par la suite mesurée à l’aide d’un
manomètre par un médecin anesthésiste n’ayant pas
participé à l’intubation. Les valeurs normales étaient
considérées comme comprises entre 25 et 30 cmH2O.
Résultats : Sur la période d’étude, 197 patients avaient été
inclus. Vingt-quatre anesthésistes avaient participé à
l’étude. L’âge moyen des patients était de 45±14,5 ans.
Pour 175 patients (88,84%) la palpation du ballonnet avait
été la méthode subjective utilisée pour apprécier la
pression de gonflage du ballonnet et pour 22 patients
(21,16%), il s’agissait du gonflage avec un volume
prédéterminé d’air. Le contrôle de la pression du ballonnet
avec un manomètre avait objectivé une surpression chez
195 patients (99%). La pression moyenne de gonflage des
ballonnets était de 71,86±20 cmH2O (29-120cmH2O).
Quel que soit leur grade, les anesthésistes gonflaient
majoritairement le ballonnet à plus de 30 cmH2O. En
postopératoire immédiat les douleurs laryngées, la toux et
l’enrouement de la voix avaient été les complications
retrouvées. Le taux des complications était plus élevé chez
les femmes (61,36%) que chez les hommes (38,67%).
Conclusion : Les techniques subjectives d’appréciation de
la pression de gonflage du ballonnet de la sonde
d’intubation constituent des méthodes aléatoires et non
fiables de monitorage de pression et l’expérience de
l’anesthésiste ne protège pas du surgonflage.
Auteur(s) : Bah MD, OULD MOULAY CMC, TRAORE MM, LEYE PA, FALL ML, NDIAYE PI, KANE O, DIOUF E.
Pages : 25-28
Année de publication : 2016
Revue : Rev. Afr. Anesth. Med. Urg.
N° de volume : 3(21)
Type : Article
Mise en ligne par : DIOUF Elisabeth